Archives pour la catégorie Tomber

21 novembre 2013 – 17:00

Don’t leave me now, de Supertramp en tête. Cette musique enflammée, des années FM. La radio sur les routes. De rares moments musicaux que nous avons partagé, Maman, dans mon enfance. Vu que tu n’étais pas fan.

Tiens, je récupère la stéréo, d’un coup ; & enjoué par la commedia dell’arte, que je sais interpréter à ma façon, avec un serveur italien. Un signe, merci Maman.

Ecouté trop d’ondes perçantes, en concerts et clubs ; comme agressé par des folles furieuses plus d’une fois, hurlant leur éthylisme aux oreilles.

Un boom à l’instant également, cette fois inoffensif, faisant sursauter, mêlé aux odeurs de poulet grillé. Avec les bougies pour compenser la nuit déjà tombée, sur les tables. Et le brouhaha joyeux autour, étouffant un petit son fluet ou lounge.

31 octobre 2013 – 18:30

La nuit tombée sur le cimetière. Une protection, finalement, à la vue de l’inhumation, trop brutale, d’expérience, surtout là, et déjà épuisé d’avoir tant pleuré.

La maison, ici, derrière les arbres, pas loin.

Des roses pour nous tous, amenées par ma belle soeur. La lumière des phares du corbillard, pour deviner où déposer ce dernier geste fleuri, avant la fin.

Penché, délicatement, comme pour allumer un cierge plus tôt, avec l’intime besoin d’arrêter le temps, le rendre non pas infini, mais s’y résoudre, communier avec l’au delà.

20 octobre 2013 – 18:23

Rien n’accroche. La Concorde, en feu. Tout s’évapore. Je crame sur place. Le flot incessant des touristes autour, de la vie, inaliénable, m’échappe, comme transparent. Une force imperceptible me fait quitter le sol.

Défile le tapis rouge. L’automne triste et maussade est venu trop vite. Tombent les feuilles mortes, sur mon coeur. Pesanteur des mots.

Les affres toutes puissantes emporteront ma mère. Et je dois m’y résoudre, à cet envol, irrémédiable, étourdissant. Au bout de tout, le fond, imparable.

Un effondrement, les digues qui explosent. La pierre, froide, elle, est toujours là.

Des femmes bourgeoises, indifférentes, marchent avec leur fille. Je n’ai plus ce luxe depuis longtemps.

J’aimerais voguer sur la Seine avec ma Maman. Les familles sont là, sur les chalutiers, bravant le temps libre dominical.