Archives pour la catégorie Maman

Transboréal

Je ne pourrai pas te parler en cette vie depuis l’espace. Le ciel porte ton image parfois. Tu aimais les tempêtes. La larme à les entendre en famille, si heureux et uniques en ce moment d’élévation. La science avance, et tu es déjà ailleurs, comme nous le serons à la suite. Un peu de volley toujours ici, quelques expos et bons restos au mieux. Tu aurais adoré continuer avec nous, en ce monde si dur et merveilleux à la fois. Je t’embrasse Maman, à te sentir influencer le temps ou les événements, si petites soient-elles ces vibrations de l’au delà. Les premiers voyages humains autour de la Terre étaient de ton époque. Espérons les prochains intergalactiques et trans-dimensionnels pour se retrouver autrement. Nous restons liés à jamais, de part le passé, nos êtres éparpillés, et l’immensité pour rêver. J’aimerais bien renaître à notre attachement affectif si essentiel comme universel, connectés d’un téléphone à des câlins maternels. Murakoze, ti amo. *

https://www.youtube.com/watch?v=Ye9U6DfU33g
(nullement binaire ni totalement naïf sur les pouvoirs qui commandent et bénéficient des recherches de ces aventuriers aux ordres)

04 décembre 2013 – 15:22

Ce titre en boucle, « une » Despe’ verde, et les catégories à gérer. Nuage de buée sur mon écran de vie. Je pense à toi Maman. A pisser mon amertume.

Le froid me prend. Des tremblements, brulé par le gel, et ce silence. Flancher ou rebondir. J’étouffe. Pourquoi le corps se transforme tant ! Grillés à force d’aimer, de vivre.

Supplier ton retour, pour rien. T’es injoignable, perdue là haut. Sans nous. Pourquoi ils t’ont fait ça ? Je vais te chercher, anéantir l’absence.

Succomber à ce deuil, cette peur, non. Accaparer mon être, surplomber la mort, te révéler de nouveau, là, maintenant, pour toujours, oui. Te veux vivante avec nous. Apaisés, ensemble, calmés et resplendissants sous le soleil couchant.

Un apéro’ distingué, avec deux trois carottes et du jambon, sur le capot de la Citroen. Oui, là bas, encore, en vacances, tous innocents, ou inconscients du temps qui passe.

C’était bon, une respiration. Je les traverse ces chemins, seul, rejoignant le monde, à flan de montagne, ou dans une vallée mystérieuse, jusqu’à tard. Sous ces immenses rochers, un road trip personnel, sans fin. Te cherchant désormais.

Songes d’une nuit d’hiver, presque l’été. Ou dévasté. Abreuvé de flutes siffleuses et pérégrinations impossibles. Tu viendras, dis moi. Tu seras de nouveau là… Je meurs avec toi !

La joie doit jaillir, une danse, évaporés dans l’immensité. Galvaniser l’effroi, le concentrer, pour interrompre ce trou noir immédiatement.

Une densité à atteindre. Se volatiliser sans douleur, balayant les tourments, une balade dans le ciel. Un vol éternel, oui, pour toujours.

Perchés au delà. Des myriades d’étoiles à contempler. Les poumons dégagés, un coeur pour remplacer les névroses, et nécroses. Le vent chasse les métastases. Je m’envole avec toi. Nous regagnons la naissance de l’immensité, entre deux clichés spirituels, inutiles.

Accomplissement du bonheur, découverte de la félicité divine. J’enrage ! Trop beau pour y croire. Encouragement à repartir, sans lamentations, juste avec nos âmes entremêlées.

Un épuisement funeste, le règne du pschitt universel. Vomissement posthume ou sacré, pas le tempo pour juger.

L’ingratitude du corps qui s’absente, nous laisse périr, abreuvés de fatigue, usés, et la tête pleine de troubles morbides. Adieu ! La bouche cramée, les yeux révulsés. Chut…

28 novembre 2013 – 21:17

Cela me fait bizarre, j’étais sur ce podium en septembre, à parler au public. Ce soir, ils ont toutes sortes de problèmes techniques. Faute de préparation, cette fois. Nous avions été plus prévoyants, armés de tests visuels en amont, et de l’avance nécessaire le jour même.

A l’instant, Peter Knapp (en compagnie d’Elene Usdin, bien plus jeune), revisite, entre autre, les débuts de la photo de mode. Une période alors faste pour lui, notamment.

Je me sens comme ému de ressentir de mon fauteuil, ce moment d’intervention, là devant moi, comme en miroir ; mon premier speech réellement assumé, plus d’une heure durant, peu avant ta mort, Maman.

Ce que tu n’as pu observer, déjà bien affaiblie, et enfermée à la clinique.

Du temps à pianoter maintenant, sur mes messages. Deux-trois prises de parole, pour finir, lors du débat, sur la confrontation entre commerce et arts appliqués. Peu importe le micro qui flanche. Je ne lâche pas le morceau.

Et les habituels échanges de cartes ou contacts, avec les artistes et thésards. Avant de rejoindre un repère festif dans le coin, pour se détendre un chouïa les neurones.

26 novembre 2013 – 18:16

A mon cousin adoré,

Donc voilà, comment va ta petite famille ? Votre enfant ? Ta femme ? Les nouvelles en ce sens me feront plaisir. ;)

Moi, ça caille un peu, et c’est les un mois du départ de Maman ce soir. Pas simple…

Je reçois C’G. vers 20h30, une cousine. D’ailleurs pas la seule avec ce prénom. Elle est du côté des G’, la fille de S’ (coiffeur et cousin maternel de ma mère). Te situe, comme tu as aussi pas mal de monde de ton côté. Y’a C’H. aussi des notres, la fille de mon oncle H’ (frère de Maman).

Là Caro’ G’ est sur Paris et j’ai l’écho depuis des années qu’elle s’intéresse à la mode, professionnellement. L’occasion de la rapprocher d’une très douce styliste. Lol ;)

Cela aurait fait plaisir à Maman. Elle m’en parlait à l’occasion. J’y songeais effectivement depuis longtemps.

De quoi moins gamberger en soirée. Papa lui est chez mon frère, là.

Gros bisou,

Matt

26 novembre 2013 – 16:00

Je me souviens Maman quand tu sortais les moules à gâteaux, ces dimanches après-midi. La joie de préparer la pâte ensemble, ou de faire monter les oeufs en neige. Un rituel vu cent fois, notre petit bonheur commun.

Si ce n’était le sucre à déposer sur les crêpes. Ou encore, la mousse au chocolat, à mettre au froid. Tu nous laissais lécher les fonds de plats, sans trop que l’on ait à amputer ce festin annoncé.

Une gourmandise maîtrisée, ou des abus culinaires délicieux, selon la saveur de tes créations renouvelées. Dévoilant un appétit d’ogre la plupart du temps.

Rouquette avait d’ailleurs eu peu de scrupules avec un quatre quart, du temps où elle partageait elle aussi nos vies. Ses moustaches pailletées trahissant cette chapardise toute naturelle, pour un animal. Plutôt malicieuse, notre chatte.

Un désarroi de circonstance pour notre estomac, vite oublié. Car un amusement finalement pour nous quatre, à raconter plus tard, auprès de nos proches.

26 novembre 2013 – 00:20

J’ai d’un coup le souvenir de Papa à Angers, avec Maman, libre comme un enfant.

L’amour de mes parents, leur complicité, je l’ai particulièrement ressenti en cette promiscuité de camping, à dormir à trois dans la même pièce.

Mon père était presque à sauter sur le lit, amusé, et faisant rire Maman.

Un bon moment, oubliant les études et le temps qui passe.

25 novembre 2013 – 22:08

A’, R’,

J’espère que ça va de votre côté. Le deuil est difficile oui. Et je sais que la santé est précieuse. Donnez moi des nouvelles. Cela fera aussi vivre Maman à travers vous.

En plus de vous sentir toujours là, dans tout ce que vous représentez depuis toujours : le dynamisme, la culture, le partage et les échanges.

Oui, et il est important de laisser dire. Ainsi témoigner des problèmes qui se sont posés dans l’encadrement médical de Maman.

Ou à l’inverse, souligner l’infini bienveillance constatée ci ou là, comme certaines compétences non contestées.

D’ailleurs, nous l’avons déjà faite, cette mise au point, à la clinique, avec/via Papa notamment, sans s’étaler pour autant.

Ou bien encore récemment, lors d’un courrier de mon initiative, adressé au personnel, avec l’autorisation de mon frère et conseil de notre père.

Le temps fait son oeuvre effectivement, post-mortem. Suis rassuré de pouvoir compter sur vous, proches de Papa.

Il vous a comme voisins et ami(e)s. Une aide indéniable dans les moments d’infini tristesse, et de désespoir légitime.

Chacun(e) a des réactions incontrôlables, face à la perte de l’être cher. Le refuge social est le meilleur, accompagné d’une maitrise profonde, intérieure, domptant la douleur, au mieux.

Vous connaissez la plénitude, de l’âge, après la tempête et les marées noires. Une paix s’offre à nous, de nouveau, un jour ou l’autre. Cet espoir flirtant avec la ligne d’horizon. Nos âmes ainsi éternelles.

Maman brille, d’évocations joyeuses, en souvenirs mêmes futiles. De son infinie douceur à nous aimer, simplement. Le quotidien, banal ou imprégné par l’immensité.

De retour par chez vous, à l’occasion, sans même penser à Noël déjà, je vais avoir tant de plaisir (en contraste avec la peine inévitable), particulièrement à ne presque rien comprendre, comme toujours, aux assauts de jeux de mots, de toi R’.

Venus vraiment en rafale, et sans interruption, généralement. Tu n’as pas perdu la main, je crois.

De concert, je serai amusé du regard complice de toi A’, certainement usée par toutes ces devinettes lexicales échangées depuis vos premières fois (alors plus enthousiaste j’imagine, en ce domaine de nobles lettres).

Tiens tiens, une idée télescope mon esprit : un livre d’anthologie à créer serait une belle conclusion à cet art vivant, quelque peu espiègle, gentillement.

Au boulot donc, plutôt que de couper les troncs d’arbres cet hiver. …Elle est facile, oui. ;)

Gardez la pêche et à bientôt chers instit’ de ma jeunesse ; ex collègues au zénith de la carrière de Maman. Impérissables complicités enseignantes, en mémoire.

A conter sans la chute, ayant suffisamment d’intrigues et rebondissements taquins. Une fête, de la connaissance, de l’amitié, scolaire, et locale, imprégnée de ces vies mêlées.

Vous embrasse,

Matt