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20 novembre 2013 – 16:47

Un rendez-vous administratif est encore reporté, cette fois à demain matin. Discuté, au passage, avec des tunisiens à la rue, sous la pluie. Nos doigts rapidement gelés.

Mendicité et petits trafics pour survivre. Ils recherchent une vie, quel que soit leur passé (victimes ou criminels, entre les deux, comme tout un chacun). Les afghans pas loin, déjà visités en pleine nuit, sans difficultés.

J’entre voir une expo’, à côté, sur les oubliés de nos campagnes, et ainsi de suite ; en basket, cheveux au vent, même avec une bière à la main.

Personne ne m’emmerde. Je me pose, un siège et ma Red, à température. Petit son funky, de la playlist du moment.

En attendant, du coup, un concert de Frightened rabbit, groupe aérien. Ils envoient, voix claire, envoutante, chargée de douleur, abrupte, anglo-saxonne ; déjà en préparation et balances, à peine déstructurées. Abordant deux titres de leur album Dead now, devant des musicos frenchy patientant, également, enthousiastes. Méga cool comme d’hab’.

Ils n’y ont pas droit, mes acolytes dehors. J’ai essayé de les convaincre, juste une porte à pousser (quelque peu condescendant), au lieu de se grelotter dans le vide, des trottoirs humides. Un vécu si répétitif. Le béton pour décor, un macadam au combien austère. Loin des joies et insouciance que n’importe quel jeune a à éprouver.

Sans succès, se sachant hors codes physiques ou vestimentaires, d’emblée, de culture a priori. On devrait aller en premier se fondre en leur milieu, leurs origines, y consacrer de l’intérêt. Un ostracisme rempant, quotidien, à la place. La haine derrière, sous-jacente, ou l’ignorance, vulgaire.

Ils deviennent durs, souvent, ceux ainsi précarisés par notre monde oui, avec une carapace les coupant de l’évasion promise ou recherchée, comme un retour au pays, apaisé.

Pris par le riff, magique, de la sono. Un saxo’ m’emmenant aussitôt à Washington, le corps se balançant, tel un albatros en contemplation, et surfant en rase-motte, au dessus des buildings.

J’aurais eu un petit mot de toi Maman, encore ici, à me lire, compréhensive, intéressée et interloquée, généralement. Parfois inquiète, mais dans l’empathie, trois fois sur quatre.