Archives pour la catégorie Frère

26 novembre 2013 – 18:16

A mon cousin adoré,

Donc voilà, comment va ta petite famille ? Votre enfant ? Ta femme ? Les nouvelles en ce sens me feront plaisir. ;)

Moi, ça caille un peu, et c’est les un mois du départ de Maman ce soir. Pas simple…

Je reçois C’G. vers 20h30, une cousine. D’ailleurs pas la seule avec ce prénom. Elle est du côté des G’, la fille de S’ (coiffeur et cousin maternel de ma mère). Te situe, comme tu as aussi pas mal de monde de ton côté. Y’a C’H. aussi des notres, la fille de mon oncle H’ (frère de Maman).

Là Caro’ G’ est sur Paris et j’ai l’écho depuis des années qu’elle s’intéresse à la mode, professionnellement. L’occasion de la rapprocher d’une très douce styliste. Lol ;)

Cela aurait fait plaisir à Maman. Elle m’en parlait à l’occasion. J’y songeais effectivement depuis longtemps.

De quoi moins gamberger en soirée. Papa lui est chez mon frère, là.

Gros bisou,

Matt

25 novembre 2013 – 22:08

A’, R’,

J’espère que ça va de votre côté. Le deuil est difficile oui. Et je sais que la santé est précieuse. Donnez moi des nouvelles. Cela fera aussi vivre Maman à travers vous.

En plus de vous sentir toujours là, dans tout ce que vous représentez depuis toujours : le dynamisme, la culture, le partage et les échanges.

Oui, et il est important de laisser dire. Ainsi témoigner des problèmes qui se sont posés dans l’encadrement médical de Maman.

Ou à l’inverse, souligner l’infini bienveillance constatée ci ou là, comme certaines compétences non contestées.

D’ailleurs, nous l’avons déjà faite, cette mise au point, à la clinique, avec/via Papa notamment, sans s’étaler pour autant.

Ou bien encore récemment, lors d’un courrier de mon initiative, adressé au personnel, avec l’autorisation de mon frère et conseil de notre père.

Le temps fait son oeuvre effectivement, post-mortem. Suis rassuré de pouvoir compter sur vous, proches de Papa.

Il vous a comme voisins et ami(e)s. Une aide indéniable dans les moments d’infini tristesse, et de désespoir légitime.

Chacun(e) a des réactions incontrôlables, face à la perte de l’être cher. Le refuge social est le meilleur, accompagné d’une maitrise profonde, intérieure, domptant la douleur, au mieux.

Vous connaissez la plénitude, de l’âge, après la tempête et les marées noires. Une paix s’offre à nous, de nouveau, un jour ou l’autre. Cet espoir flirtant avec la ligne d’horizon. Nos âmes ainsi éternelles.

Maman brille, d’évocations joyeuses, en souvenirs mêmes futiles. De son infinie douceur à nous aimer, simplement. Le quotidien, banal ou imprégné par l’immensité.

De retour par chez vous, à l’occasion, sans même penser à Noël déjà, je vais avoir tant de plaisir (en contraste avec la peine inévitable), particulièrement à ne presque rien comprendre, comme toujours, aux assauts de jeux de mots, de toi R’.

Venus vraiment en rafale, et sans interruption, généralement. Tu n’as pas perdu la main, je crois.

De concert, je serai amusé du regard complice de toi A’, certainement usée par toutes ces devinettes lexicales échangées depuis vos premières fois (alors plus enthousiaste j’imagine, en ce domaine de nobles lettres).

Tiens tiens, une idée télescope mon esprit : un livre d’anthologie à créer serait une belle conclusion à cet art vivant, quelque peu espiègle, gentillement.

Au boulot donc, plutôt que de couper les troncs d’arbres cet hiver. …Elle est facile, oui. ;)

Gardez la pêche et à bientôt chers instit’ de ma jeunesse ; ex collègues au zénith de la carrière de Maman. Impérissables complicités enseignantes, en mémoire.

A conter sans la chute, ayant suffisamment d’intrigues et rebondissements taquins. Une fête, de la connaissance, de l’amitié, scolaire, et locale, imprégnée de ces vies mêlées.

Vous embrasse,

Matt

31 octobre 2013 – 17:45

Explosé au moment de saluer les copains des parents. Une embrassade chaleureuse de Catherine, puis chacun(e). Tous les souvenirs remontés, d’un coup.

Comme ce mot « Pondicherry » lu par mon frère, devant l’assemblée, produisant un éclat intérieur, ce retour en arrière immédiat. Lorsque nous écrivions à mon ainé, Maman et moi, sur le Minitel, d’avant internet.

Monté alors près de lui, soutenir sa reprise cathartique, face aux sanglots communs, à revivre le passé, cette fois sans lendemains.

31 octobre 2013 – 15:45

Funérarium, les proches. Tant de choses passent dans ma tête. Quasi un coma, de l’esprit.

Nous voyons pour la dernière fois Maman. J’éclate en sanglots, chaque boulon posé sonne comme une prison à vie. Cet enfermement définitif nous fait tourner la page de notre amour partagé avec elle. Papa le vit mal aussi. Comme mon frère, et la famille autour…

Un mot laissé, et direction l’église, où nous allons saluer un à un tant de gens, à la mémoire de notre mère. Vivre cette cérémonie, la plus difficile, une épreuve.

20 octobre 2013 – 20:57

Ce soir, sous conseil de mon frère, j’ai rappelé Maman. Il venait de lui téléphoner, vers 20h : « Coucou ! J ai eu maman à l instant au tel. Elle a une bonne voix. Tu peux l appeler maintenant. Elle garde le téléphone ds les mains. Je t embrasse bizz. »

J’ai donc essayé. Le téléphone de Maman était décroché. L’accueil a demandé à ce qu’il soit posé sur son socle. Je devais attendre.

Assez laborieux. Maman a raccroché rapidement. Elle souffrait de parler. Déclenchait une touche qui faisait bip. Voix très faible. J’ai pas réussi à avoir un échange correct pour elle.

Un peu plus lucide ce soir, cela dit. Mais elle pousse des petits cris de douleur en parlant. J’ai pas pu savoir où elle a mal.

Maman m’a dit que ses jambes ne bougent plus. Et qu’elle voit du monde. Que c’est bien mais fatiguant.

J’essaierai les jours prochains, de l’appeler, à nouveau. Là, elle pensait que je venais demain à 17h. Je lui ai dit que j’allais venir d’ici peu.